Chaleur humaine

Serge Joncour

Albin Michel

  • Conseillé par (Libraire)
    13 septembre 2023

    Le confinement à la campagne

    Une famille se retrouve dans la ferme familiale, où vivent déjà les vieux parents et le fils qui élève des vaches.
    Rappliquent les trois filles, parties à la ville et fâchées avec leur frère car elles ont vendu une parcelle permettant de construire une autoroute et trois éoliennes. La cohabitation en temps de Covid en 2020 réserve des surprises et, en plus, débarquent trois chiots qui vont mettre le bazar.
    Encore un superbe roman de S. Joncour, dans la lignée de " Nature humaine ", sur la désertification du Lot, où les agriculteurs voient le changement climatique bouleverser leur quotidien et la nature.


  • 30 août 2023

    Heureusement, la nature reprend ses droits.

    Entrelaçant l'histoire du monde et une histoire de famille, Serge Joncour nous relate ce mois de Mars 2020 où le quotidien d’une famille va basculer. Vanessa, Caroline , Agathe, le mari de celle-ci et ses enfants se réfugient aux Bertranges, chez le frère, Alexandre, un agriculteur fidèle à la tradition de son métier qui tend dangereusement à disparaître. Alexandre est rassurant. Entre les règlements de compte, l’épidémie qui fait peur et les amours retrouvés, la famille va vivre un huis clos d’une rare intensité. Heureusement, la nature reprend ses droits.


  • Conseillé par (Libraire)
    28 août 2023

    Le temps suspendu

    A la veille du confinement, des familles quittent les grandes villes pour s'installer à la campagne. Trois sœurs retournent dans le Lot, à la ferme de leurs parents. Seul le fils de la famille, Alexandre, est resté travailler à la ferme mais comment va-t-il accepter le retour de ses sœurs avec qui il n'a plus de nouvelles, suite à des conflits familiaux il y a des années de cela ? Chacune des sœurs fait face à ses peurs et ses angoisses face au Covid et aussi à ce « retour » en famille et à l'accueil de leur frère. Temps suspendu, temps des retrouvailles, et de la nostalgie de l'enfance mais aussi liens avec la terre et les animaux en ces temps de réchauffement climatique et de catastrophes écologiques.


  • Conseillé par (Libraire)
    27 août 2023

    Sensible

    Comme un petit air de déjà-vu et pour cause, nous voilà la veille d'un confinement inédit et angoissant. Serge Joncour n'y peut rien, mais la réalité a rattrapé la fiction. La sienne, celle qu'il avait envisagée en entamant son précédent roman "Nature humaine".
    Dans ce nouveau roman, on retrouve la ferme familiale aux Bertranges. Le père, la mère et le fils œuvrent ensemble et travaillent la terre. La famille n'est pas au complet, les trois autres filles mènent leur vie cahin-caha. L'apparition soudaine du virus et de tout ce que l'on connaît, va quelque peu modifier l'ossature familiale, et finalement resserrer des liens qui semblaient taris à jamais.
    Construit comme un journal marquant les dates clefs de cette période chahutée, Serge Joncour réussit à tisser des liens entre cette famille d'apparence désunie et cette béance dans laquelle le pays s'est trouvé. Une béance salvatrice pour une nature qui subitement a pu retrouver voix de cité... La vie aux Bertranges en est le reflet le plus patent. Serge Joncour a un don certain pour évoquer la nature, la puissance du vivant et l'absolue nécessité d'en prendre soin.


  • Conseillé par (Libraire)
    24 août 2023

    Magnifique de tendresse

    Ce dernier roman de Serge Joncour commence comme un air de déjà lu. On y parle des tempêtes de la fin du siècle précédent. On y voit des paysages du Lot, de Dordogne. On entend les meuglements des vaches dans les prés d’une campagne qui se désertifie. On observe surtout et encore une famille. Des parents agriculteurs en retraite, un frère, Alexandre, rencontré il y a dix ans dans « L’Amour sans le faire », qui a repris l’exploitation et trois soeurs qui ont fui la campagne pour rejoindre la ville. Cela ressemble à une suite du magnifique roman précédent, Nature Humaine, Prix Femina 2020.

    Mais alors que ce dernier récit orchestrait presque trente ans d’histoire nationale de la sécheresse de 1976 à la tempête de 1999, le temps raconté cette fois-ci est beaucoup plus court, deux mois seulement, du 25 janvier 2020 au 29 mars 2020, deux mois qui parlent encore à toutes et tous, deux mois inimaginables, deux mois insensés, ceux de l’arrivée de la Covid et des semaines de confinement. Pourtant, rétrospectivement, les Fabrier de Nature Humaine annonçaient à travers les lignes, ce dérèglement de la vie sur terre. Ils percevaient une humanité en péril dans laquelle les grands équilibres naturels n’étaient plus respectés. Comme si Serge Joncour avait deviné avant 2020 la catastrophe à venir, d’un univers en pleine décomposition.

    En ce début de 2020, ils sont incrédules les membres de la famille élevés aux Bertranges, cette ferme du Lot qu’exploite désormais seul Alexandre. On se moque et on regarde ébahis au Journal Télévisé les rues désertes d’Italie. On ne craint rien dans ce coin reculé de France où l’on se rencontre essentiellement au super marché du coin au moment de faire les courses de la semaine. C’est un peu plus embêtant pour les trois sois soeurs fâchées qui ont quitté le pays pour les villes, Toulouse, Rodez ou Paris, désireuses de fuir la terre ou même de quitter la famille, cette famille un peu en retard sur son temps, plus soucieuse de la météo et du changement climatique que du dernier Tweet d’un président américain décadent.

    « Il en va des familles comme de l’amour, d’abord on s’aime, puis un jour on n’a plus rien à se dire, signe qu’on doit changer profondément ».

    Ce changement nécessaire, ce satané virus va peut être l’imposer et devenir le catalyseur d’une belle réconciliation familiale. D’abord en faisant revenir tout le monde au bercail où la vie de toutes et tous a débuté. Dans cette ferme, il va falloir composer, accepter les autres et leurs différences, retrouver peut être le souvenir d’une enfance heureuse, en conjurant les peurs que ressuscite la pandémie.

    L’auteur d’origine paysanne est monté lui aussi à la ville et dans nombre de ses romans, ses personnages par mimétisme, cherchent une nouvelle place. Pourtant le récit ne se transforme pas en plaidoyer manichéen entre les bons ruraux et les mauvais urbains et Serge Joncour préfère jeter un regard distancié et ironique sur les évènements, à l’image de ce beau frère, un temps leader et animateur des Gilets Jaunes jusqu’à ce que les trop nombreuses manifestations du samedi obèrent son chiffre d’affaires de commerçant. La vie est plus complexe qu’un « c’était mieux avant » ou « la campagne c’est mieux que la ville ». Le roman aussi.

    Regard interrogatif, Serge Joncour ne devient pas non plus journaliste reporter. Il dit des faits, dont on s’aperçoit d’ailleurs à la lecture combien nous les avons mis rapidement en sourdine, mais surtout il raconte des êtres humains ordinaires pris au piège de vies à construire entre rêves, fantasmes et réalité brute. Ils sont attachants et touchants les personnages du roman parce qu’ils sont vrais et nous ressemblent tellement. On les voit vivre devant nous, on a envie de les embrasser, de les étreindre ou de les rejeter, perdus qu’ils sont coincés entre la grande histoire collective et leurs modestes destins individuels.

    Serge Joncour se plait de plus en plus à devenir le chroniqueur de notre époque. Il examine le présent et les tentatives de passer d’un lieu à l’autre. Les Fabrier, les Bertranges, Alexandre, Caroline et les autres racontent, de romans en romans, une nouvelle comédie humaine, celle de ce début de siècle. Nature humaine, Chaleur humaine. On pourrait déjà suggérer le titre du prochain roman: Tendresse humaine. Ou Amour tout simplement, ce joli mot qui rime tant avec Joncour.